- « A chacun ses besoins ! » C’était vraiment si idyllique, les premiers temps de l’Eglise !
- Je te sens moqueur. Bien sûr que cela n’a pas duré très longtemps. Il a même plus tard fallu faire la quête pour ces chrétiens de Jérusalem : ils étaient tant focalisés sur l’espérance du retour du Christ qu’ils en avaient oublié les contingences matérielles.
- Voilà donc encore un des slogans faciles qui prêchent l’amour mais que les conditions ordinaires de la vie ne permettent pas de faire passer dans les actes. La politique, ce n’est pas de l’angélisme.
- Bien sûr, mais regarde l’évolution de nos sociétés. Est-ce que, d’une certaine manière, nous ne tenons pas vers cet objectif ? la sécurité sociale, le RMI, les allocations et aides de toutes sortes…
- C’est surtout de l’assistanat !
- Ce n’en est pas, si l’on comprend bien que les aides doivent être temporaires, le temps de remettre à flot quelqu’un en lui donnant vraiment tous les moyens, financiers, mais aussi techniques … Si on responsabilise l’individu, et si on favorise son autonomie.
- Moi, j’admire quelqu’un comme Muhammad Yunus, le banquier prix Nobel de la paix en 2006, qui a inventé le microcrédit. Son rêve, dit-il, c’est de créer un monde sans pauvreté.
- Et il agit. Comme a agi l’abbé Pierre. «A chacun selon ses besoins ! », c’est sans doute utopiste, mais cela reste un horizon qui doit nous mobiliser.