Thomas lâche prise, ouvre la brèche et s’enfonce dans la confiance.
L’APÔTRE THOMAS, que la liturgie nous donne de rencontrer aujourd’hui, nous est bien familier. Sans doute est-il même l’Apôtre le plus connu de nos contemporains qui, bien souvent, l’évoquent quand le doute questionne ou paralyse leur vie. J’aime bien dire de Thomas qu’il est un « douteur » : au coeur de la communauté des disciples, il exerce une sorte de métier qui ne permet de croire que lorsque le doute est levé. Un métier indispensable qui donne au douteur et à la communauté de grandir dans la foi au fil des doutes et des questions. D’une certaine manière, l’aventure de Thomas est le récit de notre propre aventure spirituelle. Thomas est sur le chemin de la reconnaissance de son Seigneur. À cause de ses questions et de son doute. À cause, aussi, de l’initiative de Jésus qui vient à sa rencontre, et l’invite à s’avancer, à constater, à toucher. Jésus entre dans la quête de Thomas et, se mettant à la portée du désir de celui-ci, il lui ouvre un chemin qui va le conduire de la croyance à l’acte de croire. Le chemin emprunté par Thomas requiert une démarche personnelle, un engagement personnel, un choix et une adhésion. Thomas lâche prise, ouvre la brèche et s’enfonce dans la confiance. « Mon Seigneur et mon Dieu ! » Parole d’un homme, parole de foi.
La quête de Thomas éduque nos propres doutes, nous invitant sans cesse à les ruminer, à les évoquer et à les partager avec d’autres, à les porter, à les dépasser. Jusqu’au moment où nous devenons capables de cette parole fondatrice d’un acte de foi dans le Dieu de Jésus Christ, reconnu comme compagnon de nos routes humaines, mort et ressuscité pour notre salut ! Merci, Thomas, de nous ouvrir ainsi la brèche.