User avec mièvrerie de l’image du Bon Berger serait dénaturer le mystère dont vit l’Eglise, car, à chaque instant, elle est invitée à suivre celui qui la conduit « dehors ». Elle est invitée à voir en lui la Porte qui lui permet de rejoindre les hommes du Nord et du Midi, de l’Orient et de l’Occident, la Porte de la liberté, le passage obligée, le seul qui soit fiable quand il s’agit de « traverser les ravins de la mort ». Et le visage de Jésus n’est pas celui d’un gourou qui aliène, mais celui d’un frère, aux traits burinés par la souffrance, mais rayonnant de lumière.
Non pas un maître qui veut « enfermer les siens » dans leur certitude, mais un sauveur qui les conduit « dehors », et leur apprend à risquer leur vie, comme il a risqué la sienne. Car Jésus a joué sa vie sur la parole de Dieu et le Père est son berger.