Arrêtons-nous à la révélation que Jésus fait de lui-même : « Je suis le Chemin, la Vérité, la Vie. » L’accent est mis sur la métaphore du chemin, riche de toute une histoire dans l’ancien Testament qui présente la Loi ou la Sagesse comme la voie conduisant à Dieu. Une métaphore qui trouve un écho dans la seconde partie du verset : « Personne ne va vers le Père sans passer par moi.»
Mais si Jésus peut nous réintroduire dans l’intimité du Père, nous conduire jusqu’au repos de Dieu (He 4, 8), c’est bien parce qu’il est la « Vérité ». N’oublions pas en effet que celle-ci a trait au « dévoilement » et à la « non-falsification ». Or, selon la Bible, le mensonge n’est-il pas à la racine de notre éloignement de Dieu et de toutes les dérives que nous connaissons ?
Relisons Genèse 3, 1-5 pour y découvrir la stratégie de Satan, le « père du mensonge » (Jn 8,44), conduisant ses « victimes » au soupçon et à la fausse image d’un Dieu jaloux de ses privilèges. Quant à la vérité-dévoilement, Jésus n’est-il pas tout spécialement habilité à en témoigner (Jn 18, 37), lui que le Prologue qualifie de « Fils unique, plein de grâce et de vérité » (Jn 1, 18) ?
Et de fait, le Christ apparaît bien comme le Révélateur de Dieu par excellence: « Qui m’a vu a vu le Père.» Un Dieu dont « la toute-puissance est une toute-puissance d’amour » (Varillon), et ce jusqu’à assumer en Jésus cette « voie nouvelle » qu’est la Croix (He 10, 19-20). Si ce dernier en triomphe, c’est qu’« en lui, est la vie » (Jn 1, 4). Cette vie divine dont il nous rend participants par sa Pâque.
Alors accueillons la vérité sur Dieu et sur nous-mêmes, afin que croissent en nous les fruits du salut. Jean peut nous paraître abstrait, mais c’est à une démarche contemplative et à une conversion enracinée dans les profondeurs du cœur qu’il nous invite.