Aujourd’hui, dimanche entre Ascension et Pentecôte. Une sorte de halte avant de repartir. Ainsi arrive-t-il qu’on ait parfois besoin de retrouver le calme, le silence, la prière après les événements qui souvent nous bousculent, après les déceptions et les désillusions, les incompréhensions, les regrets, les départs, les doutes et les questions. Et l’on monte à l’étage avec tous les apôtres, quelques femmes et Marie, la mère de Jésus. On retourne à la source. On revient à l’Evangile. C’est là qu’il dit de nous : « Je ne suis plus dans le monde mais eux sont dans le monde. »
Et l’on suit son regard. Regard chargé d’amour pour les hommes et les femmes qui aiment ce monde-ci, qui, fraternellement, plongent dans ses combats, ses luttes pour la justice, la paix, la liberté, pour les droits de chacun. Qui cherchent des voies nouvelles quand leur Eglise parfois hésite, marque le pas. Qui vivent dangereusement, s’engagent, se passionnent, au risque de se tromper. Qui marchent, qui avancent, sans dosage prudent, sans nostalgie non plus, sans regard en arrière. Au service des hommes et des femmes de leur temps. Au service du monde. Ce monde que Dieu aime.
Mais ils savent aussi lui dire non, au monde. Quand il veut les pousser vers de fausses valeurs. Dans des chemins sans issue. Là où l’on exploite l’homme au profit de quelques-uns. Là où l’argent peut tout, où il n’a pas d’odeur. Où l’ordre passe avant tout, même par la violence. Là où la soumission aveugle est une vertu. Là où gagnent ceux qui trichent. Là où le rang social suscite le rejet. Où la couleur de peau provoque l’exclusion. Là où les apparences, les grands airs, les breloques prennent plus d’importance que l’authenticité. Père, je prie pour eux qui vivent dans ce monde.