Aux premiers mots de la liturgie de la Parole, le prophète Zacharie interpelle les « pauvres de Yahvé », ceux qui sont prêts à recevoir un roi « juste et victorieux, humble ». Laissons-nous convaincre par ce Dieu qui nous appelle ainsi à la joie d’être sauvés par un tel Sauveur. En deux paroles, il dit aujourd’hui son mystère. L’une s’adresse à son Père : « Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange du Père. L’autre s’adresse à nous : « Venez à moi, vous tous qui peinez. »
Tout son mystère est là, dans la conjonction de ces deux paroles. A l’Eglise de témoigner de lui, sans céder à la tentation de l’argent, du pouvoir ou d’un souci inquiet de son influence, tout ce qui la mettrait « sous l’emprise de la chair. »
A propos de fardeau
Certains, autour de nous (ou parfois nous-mêmes), connaissent une vie « à faire pleurer les cailloux », tant elle est difficile à vivre, tant se multiplient les accidents, les maladies. Au point qu’il nous arrive de parler du « fardeau » de la vie.
Peut-être nous plaignons-nous un peu rapidement, lorsque nous arrive un événement pénible, que nous subissons et jugeons immérité.
Peut-être certains, à tout âge et surtout à l’âge mûr, considèrent-ils l’existence elle-même comme pesante, accablante. Elle n’aurait pas de sens, pas d’horizon. L’homme serait « condamné » à vivre !
A nous ceux-là, à chacun de nous, le Christ ose dire que, si fardeau il y a, ce « fardeau est léger ». Pourtant, la rumeur parle de tous ces interdits qui alourdiraient la conscience des chrétiens. Jésus lui-même a protesté contre ceux qui « mettent des charges pesantes sur les épaules des hommes, alors qu’eux-mêmes se refusent à les remuer du doigt » (Mt 23, 4).
Le secret du Christ semble clair : ce n’est pas la loi, le droit, qui orientent seuls nos comportements, c’est l’amour. Saint Augustin traduit justement : « quand on aime, point l’on peine. Et si on peine, on aime sa peine. » Vivre selon le Christ, c’est apprendre à aimer. Et l’amour est joie !