Il est parmi nous des gens qui sont, pour ainsi dire, invisibles. Nul ne les remarque. Personne ne fait attention à eux. S’ils sont jeunes, ils sont mis de côté, laissés seuls. S’ils sont âgés, le sentiment de leur inutilité les conduit à la déprime et parfois au suicide.
Nous sommes tous ainsi faits que nous nous avons besoin du regard d’autrui pour exister. Le visage chaleureux d’un professeur transforme l’élève. Le regard d‘amour d’un partenaire sauve le jeune à la dérive. La femme à la cuisine, au ménage, à son travail professionnel, a besoin d’une remarque agréable de son ami, de son chef. Et le vieillard est heureux quand il éprouve, dans le sentiment de son visiteur, peu d’affection et non de la seule pitié.
Le roi Salomon (selon le texte à sa gloire…) avait bien raison de demander à Dieu : « Seigneur, donne-moi un cœur attentif. » Le cœur qui change les relations humaines, d’abord avec les proches : souvent par des détails (un mot, un sourire, une demande d’aide…). Le cœur qui change les relations dans la vie du monde : par l’intérêt porté à l’étranger, par le travail en faveur de la paix, du bien commun…
Ces qualités d’attention quotidienne, chaleureuse, ne s’appliquent-elles pas à nos relations avec Dieu ? « Seigneur, donne-moi un cœur attentif à toi. »