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« La foi chrétienne est un beau passage de relais: voici que, de main à main, de coeur à coeur, nous nous transmettons, de génération en génération, la grande nouvelle des Béatitudes. »
À la fin de la Bible, un texte mystérieux vient clore le Nouveau Testament : l’Apocalypse dont l’Église nous invite à lire un extrait en ce jour de Toussaint. Le mot «apocalypse» a pris dans le langage moderne un sens péjoratif : l’apocalypse, c’est un peu «la fin du monde»! Sous la plume de Jean, le mot a un tout autre sens : certes, il est question de la « fin des temps », mais annoncée comme une bonne nouvelle et non pas comme une catastrophe !
L’apocalypse nous «dévoile», nous «révèle» – c’est le sens étymologique du mot – au travers d’une sorte de long poème, ce qu’est le Salut et comment il est à l’oeuvre dans l’Histoire. La scène qui nous est décrite aujourd’hui est impressionnante : on y voit l’immense cortège des « élus », une foule innombrable venue de tous les horizons. C’est le peuple de croyants marchant, à travers le temps et l’histoire, vers la joie éternelle; c’est ce peuple de saints, connus ou anonymes, dont l’Église nous invite à faire mémoire aujourd’hui.
Dans la ferveur de cette fête – qui n’est pas triste commémoration des morts mais réjouissance pour les « vivants en Dieu » -, nous pouvons prendre conscience à quel point nous sommes les héritiers de toutes ces femmes, de tous ces hommes qui, depuis l’aube du christianisme, ont choisi de laisser la frêle lueur de la foi éclairer leur vie.
Oui, la foi chrétienne est un beau passage de relais : voici que, de main à main, de coeur à coeur, nous nous transmettons, tant bien que mal, de génération en génération, la grande nouvelle des Béatitudes. Célébrer la Toussaint, c’est donc se savoir héritiers de la foi de nos prédécesseurs : c’est aussi – forts de cet héritage – se faire bâtisseurs de l’avenir…