- Cinq talents à l’un, deux à l’autre, un seul à un troisième. C’est injuste, non ?
- Non, parce que le maître a donné à chacun selon sa propre force, c’est-à-dire sa capacité à recevoir, à se l’approprier pour le faire sien.
- Tu m’expliques ?
- Par exemple, il y a des gens qui gagnent au loto mais qui ne savent pas transformer cette chance en vrai bonheur. Pareil pour la beauté ou l’intelligence exceptionnelles : certains ne savent pas gérer ce don…
- Je vois : dans la parabole, chacun est doté selon ses capacités.
- Oui. Et Dieu ne viendra pas lui demander des comptes au jour dernier.
- En somme, Dieu nous a confié ce monde. À nous de le gérer, librement.
- Oui. Le troisième serviteur était un aigri, bloqué dans la crainte. Ce n’est pas qu’il a mal agi. C’est qu’il n’a pas agi !
- Et si un serviteur avait tout dépensé ? On pourrait imaginer un serviteur qui garderait tout pour lui !
- Alors, ce serait un faussaire. C’est une dérive bien connue dans l’Eglise : se servir de la parole de Dieu, la détourner à son profit. Bref, agir en gourou. Alors que Dieu nous appelle à une liberté créatrice, active et responsable.