Tout est dit, nous savons déjà qu‘il s‘agit d‘une parabole sur la confiance. Le maître distribue la charge à ses trois serviteurs en fonction de leurs capacités : au premier cinq TALENTS à faire fructifier, au second deux, et au troisième un seul. Les deux premiers ont pris à coeur leur mission. Au retour du maître, ils lui rendent compte de leur gestion. Ils ont apprécié la confiance qui leur était faite : « Tu m‘avais confié telle somme, voilà ce que j‘en ai fait. » La transposition est facile : Dieu nous fait confiance. Il nous associe à ses affaires, c‘est-à-dire à son Royaume, chacun selon nos capacités. Cette expression, « chacun selon ses capacités », devrait nous rassurer. Il ne s‘agit pas de nous culpabiliser de ce que nous n‘avons pas su faire. D‘ailleurs, le maître n’entre pas dans le détail des comptes avec les deux premiers : il constate qu‘ils sont entrés dans son projet qui est la marche de ses affaires, et c’est de cela qu’il les félicite. C‘est la seule chose qui nous est demandée, faire notre petit possible pour le Royaume et nous nous entendrons dire : « Rassure-toi, tu as fait ce que tu as pu. »
En revanche, le troisième serviteur n’a pas su voir l’honneur qui lui était fait. Méfiance ou paresse ? Il s’est débarrassé au plus vite de la mission encombrante : « Seigneur, je savais que tu es un homme dur : tu moissonnes là où tu n’as pas semé, tu ramasses là où tu n’as pas répandu le grain. J’ai eu peur, et je suis allé enfouir ton talent dans la terre. » Non seulement, il n‘a rien fait, ce qui est un véritable abandon de poste pour un serviteur, mais il aggrave son cas en se permettant de critiquer son maître. Qu‘il soit démis de ses fonctions n’étonne donc personne.
Celui qui a recevra encore, et il sera dans l’abondance. Jésus adapte pour la circonstance une phrase du livre des Proverbes : « Donne au sage, il deviendra plus sage, instruis le juste, il augmentera son acquis » (Pr 9, 9). Prenons une image : quand on a choisi la bonne direction, chaque minute, chaque pas nous rapproche du but, mais quand on tourne le dos au but du voyage, chaque minute qui passe, chaque pas nous éloigne encore du but. Ce que Jésus traduit : « Celui qui n’a rien se fera enlever même ce qu’il a. » Nous le savons d’expérience : les humbles efforts que nous avons pu consentir un jour ou l‘autre pour servir le projet de Dieu nous ont apporté un bonheur sans commune mesure avec la peine que nous avons pu nous donner.
Au moment où Jésus s‘apprête à confier l‘Église à ses disciples, la leçon est claire : le trésor remis entre les mains de ses serviteurs que nous sommes est considérable. Il s‘agit de l’annonce du bonheur promis à l‘humanité et nous en serons les premiers bénéficiaires : « Serviteur bon et fidèle… entre dans la joie de ton maître. »
Fiche biblique Panorama