- Toutes ces affirmations de puissance, dans les textes de ce dimanche ! Et moi, je vois plutôt une Eglise impuissante.
- Moi, je crois plutôt que s’il n’y avait pas, mais certes d’une façon qui nous échappe, la force de Dieu, il y a longtemps que l’Eglise serait morte ! Chaque génération a vu surgir de nouveaux croyants, de nouveaux saints.
- Tu ne ressens pas le poids de l’indifférence croissante ?
- Bien sûr que si. Mais je veux croire en la force de la méthode de Dieu : un appel sans contrainte. Le père du fils prodigue aurait pu lui refuser sa part d’héritage, il aurait pu l’obliger à rester dans sa maison, à ne pas s’égarer… Il ne l’a pas fait.
- Pour qu’il retrouve de lui-même e bon chemin ? C’était risqué !
- Cette discrétion de Dieu est le prix qu’il accorde à notre liberté. C’est d’ailleurs le problème théologique fondamental. Toute la réflexion chrétienne, depuis la première lettre aux Thessaloniciens de Paul, dès 50-51, tourne autour de cette contradiction entre les promesses extraordinaires d’un Dieu tout puissant et la constatation faite jour après jour d’un Dieu qui agit dans la faiblesse et la discrétion
- On peut même dire qu’il se cache pour agir !
- Qui le sait ? Regarde le renouveau de l’Eglise russe. Qui l’aurait cru, il y a 50 ans ?
- Je suis sans doute trop impatient, et trop prêt à écouter les prophètes de malheur…