- « Je ne suis pas digne de délier la lanière de ses sandales », dit Jean-Baptiste en parlant de Jésus (Marc 1,7). « Je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit », dit à Jésus le centurion de Capharnaüm (Matthieu 8,8). « Qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi », précise Jean (Matthieu 10,37). Ainsi il faut prendre au sérieux notre indignité devant Dieu, devant Jésus. Indignité à plusieurs titres.
- Créatures face à notre Créateur, notre poids n’est guère que celui du néant dont nous avons été tirés. Elle s’impose, la réponse de Job au Seigneur qui l’interroge sur son rôle dans la création : « Je ne fais pas le poids, que te répondrai-je ? » (Job 10, 4)
- Pécheurs, face à la sainteté du Très-Haut, nous ne pouvons que tomber à genoux en disant comme Pierre : « Seigneur éloigne-toi de mi, car je suis un pécheur. » (Luc 5, 8) Nos ténèbres, nos refus nous mériteraient le rejet de celui qui est la lumière et l’amour du monde.
- Intrigués mécontents ou admiratifs de l’autorité humaine de Jésus, nos ne pouvons que répéter : « Qu’est-ce que cette parole ? Il commande avec autorité ! » (Luc 4, 36)
- Ce que nous disons avant chaque communion eucharistique : « Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir », ne doit pas cependant nous conduire à refuser le don de son amour. À Des Juifs qui injuriaient Paul et Barnabé, les apôtres dirent : « Puisque vous vous jugez vous-mêmes indignes de la vie éternelle, alors nous nous tournons vers les païens. » (Actes 13, 46). Car tout indignes que nous soyons, le Seigneur nous rend dignes de l’aimer. Il nous appelle même à une merveilleuse dignité, celle de partager sa gloire.
- Méfions-nous donc d’un excès de pessimisme. Nous pouvons chanter avec le psalmiste : « Qui donc est l’homme pour que tu pense à lui ? Tu l’as fait, à peine inférieur à un dieu ! » (Psaume 8)