II y avait un homme qui parlait au désert. Tout ce qu’on savait de lui, c’est qu’il s’appelait Jean. Mais les autorités civiles et religieuses ont peur de l’inconnu. II faut en savoir plus. Arrivent les officiels, venus de la ville sainte, des prêtres et des lévites, et des pharisiens bien sûr. Contrôle d’identité. Et de conformité. Vos papiers, s’il vous plait. Et commencent les questions. Nom, prénom, qualité et origine surtout. Réponds et sois précis. II nous faut faire rapport. Serais-tu le Messie ? Ou peut-être Elie ? Ou un autre prophète ? Mais Jean leur répond non.
C’est qu’il ne veut pas, Jean, se laisser enfermer dans des définitions. Dans des modèles conformes. Dans des catégories, dans des rôles ou de titres, reconnus, officiels, qui ont l’approbation. Et pas non plus dans des souvenirs du passé. Jean ne veut surtout pas se laisser enfermer, tout court, tout simplement. II est homme de mouvement et aussi homme d’avenir. Une voix, simplement, qui crie dans ce désert où vivent, au jour le jour, tant d’hommes et tant de femmes. Un homme qui aplanit le chemin du Seigneur et prépare sa route. Alors, qui es-tu donc ? Entendez, regardez.
Car en réalité, Jésus est déjà là. Mais lui aussi refuse de se laisser enfermer dans des cadres ou des dogmes, ou l’idéologie. Mais l’Esprit simplement l’a envoyé porter la bonne nouvelle aux pauvres et guérir ceux et celles qui ont le coeur brisé, annoncer aux captifs qu’ils sont désormais libres. II est au milieu de nous, nous ne le connaissons pas. Car il ne fait pas de bruit. Mais il est aux côtés de ceux et celles qui luttent pour l’homme, pour la femme, en qui il se reconnaît. Marchons donc avec eux. Regardons et voyons. Si jamais c’était lui !