Un jour, un messager fut envoyé par Dieu dans une petite paroisse, une toute petite paroisse. Un petit coin de Wallonie dont personne ne parlait. Pouvait-il en sortir quelque chose de bon ? Une toute petite église, une seule cloche qui sonna pour le rassemblement. On prit place dans les bancs, un peu intimidés. On le serait à moins. Le messager parla. « Allons, n’ayez pas peur. Je viens de la part de Dieu qui trouve que vous êtes bien. II va naître chez vous un homme qui sera grand. Tellement grand qu’il sera appelé fils de Dieu. » Alors, dans l’assemblée, tous se sont regardés.
II devait être naïf, ce fameux messager, pour parler de la sorte. Ou bien peu au courant de ce qui se passait depuis quelques années. Tout le monde allait à messe et l’on obéissait aux commandements de Dieu et à ceux de l’Eglise. Sinon, on se confessait, on demandait pardon devant monsieur le curé. On ne discutait pas. Et puis, petit à petit, des bancs s’étaient vidés. Des gens quittaient le village, d’autres quittaient l’église. Et le curé n’avait pas été remplacé. Alors quelqu’un de grand, comment serait-ce possible ? On avait beau regarder… Le Messager reprit : « II y a parmi vous quelqu’un que vous ne connaissez pas. Les quelques courageux qui assurent les chants et puis les catéchistes et les hommes et les femmes qui prennent le relais et président, le dimanche, les célébrations, ils le rendent présent. Car quand deux ou trois se réunissent en son nom, il est au milieu d’eux. Ceux et celles qui s’engagent au service des plus faibles, des malades, des enfants, de ceux que l’on repousse, de celles