- Parmi les dynamismes qui assurent le progrès spirituel de l’humanité, on peut compter l’indignation. Il peut paraître étrange d’en faire une vertu. Toute société a peur de ceux qui ne veulent pas supporter l’injustice, et qui clament cette volonté de ne pas supporter l’insupportable !
- L’indignation est « un sentiment de colère soulevée par une action qui heurte la conscience morale ». Habituellement, il faut du courage pour oser exprimer son indignation, surtout si le « forfait » est commis ou toléré par l’autorité en place. L’indignation est l’opposé de la courtisanerie.
- Au cours de l’Histoire, les chrétiens ont trop généralement commis la faute grave de ne pas s’indigner (sauf un tout petit nombre) devant la guerre de terreur menée contre les Indiens, devant la traite des Noirs qui dura près de trois siècles, devant les pogroms de toutes sortes… Il y a des indignations nécessaires. Aujourd’hui, face à la amine, avons-nous une réaction suffisante de refus ?
- L’indignation est le corollaire même de l’amour, comme le montre bien l’épisode de Jésus chassant les marchands du Temple. La colère du Christ n’a qu’une source : l’amour de son Père qui, pour Israël, habite le Temple.
- Il peut y avoir ainsi un usage bon de l’agressivité, quand nous l’utilisons avec calme contre la haine, l’indifférence et la bêtise. La colère devient bonne quand, unie à une véritable charité, elle dénonce le mal, l’injustice et l’erreur.
- Attention cependant à ne pas vivre dans l’indignation permanente. Ils sont difficiles à vivre ces militant qui vont « le cœur ardent mais toujours mécontents » et qui passent leur temps à vitupérer, à critiquer les pouvoirs publics, les chefs d’entreprise, les responsables dans l’Eglise, leurs proches et jusqu’à eux-mêmes… Allier l’indignation à la joie de vivre est aujourd’hui un vrai signe de sainteté.