Le long récit de la Passion du Christ résonne de toutes les douleurs vécues aujourd’hui aussi injustement par beaucoup de nos frères : souffrances physiques des malades et des blessés, souffrances morales des victimes d’agressions, de viols, d’injustices, de mauvais traitements de toutes sortes, souffrances plus cachées encore liées à tout ce qui lentement, détruit la dignité de la personne et anéantit ses droits les plus élémentaires…
La Passion du Christ se poursuit, aujourd’hui, à travers la souffrance des hommes. Et nous ne pouvons pas nous contenter d’être là, compatissants, à leurs côtés. Avec le Christ, nous devons lutter contre la souffrance, tout faire pour la soulager, et ne pas craindre de dire qu’elle n’a pas de sens en elle-même : le Christ l’a combattue et, par sa propre mort, il l’a vaincue. C’est pourquoi la Croix est devenue signe de victoire, signe de vie !
Faire mémoire de la Passion du Christ, c’est manifester notre foi en cette victoire et la placer désormais au centre de nos vies : en pratique, dans notre vie quotidienne, osons-nous en parler ? Osons-nous le dire ? Cette certitude de savoir que la souffrance n’aura pas le dernier mot, comment en témoignons-nous ?
A qui ?
A qui, concrètement, pourrions-nous rendre espoir en ces jours saints ? A qui pourrions-nous révéler ce mystère pascal dans nos vies ? Rendre visite à un malade, téléphoner à un ami qui traverse une épreuve, ou pour qui la solitude est difficile : annoncer que ces temps difficiles ne sont pas le dernier mot de Dieu pour nous…