« Si proche de la rencontre avec Dieu, je souffre d’avoir encore des doutes à propos de la foi » Un vieil homme décrit ainsi ce que fut son parcours de croyant: un mélange inconfortable d’adhésion et d’incertitude. Il semble être un « ,jumeau » de l’apôtre Thomas, qui n’a pas eu, lui non plus, un itinéraire de toi parfaitement rectiligne!
Un homme réaliste
Deux ou trois interventions de Thomas laissent deviner une personnalité positive et généreuse qui a besoin de clarté pour s’engager.
Il réagit: « Seigneur, nous ne savons même pas où tu vas, comment en connaîtrions‑nous le chemin? » Un 14, 5)… Quand Jésus veut retourner en Judée, où il est en danger de mort, Thomas, conscient des risques, prend sa décision « Allons nous aussi, et nous mourrons avec lui! » Un 11,16).
Qui a dit que pour avoir la foi il ne faut pas se poser de questions? Le vrai croyant est un homme en recherche constante, capable d’honnêtes remises en causes.
Un homme de conviction
Si Thomas avait été présent le soir de Pâques, aurait‑il cru tout de suite? Ce n’est pas sûr, car les autres apôtres « restaient encore incrédules » (Lc 24, 41). Sans refuser de croire, il veut des preuves tangibles. Pendant huit jours, il vivra avec son doute avoué…
Quand le Seigneur apparaît une semaine plus tard, il prend Thomas au mot. Rien ne permet d’affirmer que l’apôtre a effectivement touché les plaies du Christ. On pourrait dire plutôt que c’est lui qui a été « touché »! II prononce le plus bel acte de foi de l’Évangile: « Mon Seigneur et mon Dieu »: la profession de foi pascale de l’Église.
Croire, pour un chrétien, c’est accueillir dans tout son être et toute son existence le Christ vivant Ressuscité. « Si, de ta bouche, tu confesses que Jésus est Seigneur, et si, dans ton coeur, tu crois que Dieu l’a ressuscité des morts, tu seras sauvé » (Rm 10, 9).
Un croyant en marche
Jésus invite Thomas à un cheminement de foi: « Deviens un homme de foi! » Nous avons tant de chemin à parcourir nous aussi pour « devenir croyants » ! Notre route de foi est souvent difficile avec ses interrogations, avec ses confrontations aux événements, avec l’expérience de la faiblesse ou de la médiocrité, et avec ses engagements à assumer.
La foi est une aventure, une victoire de chaque jour, une mobilisation aussi..
L’expérience unique de Thomas nous a valu la dernière béatitude de l’Évangile: « Heureux ceux qui croient sans avoir vu! ». Que ce bonheur éclaire nos tâtonnements et nos recherches!