En première lecture, les textes de l’Ecriture de ce jour de Pentecôte pourraient inciter à une certaine passivité finalement confortable : les apôtres ont certes été secoués en leur temps par l’Esprit Saint… mais ensuite, Paul nous dit plutôt de nous laisser conduire par l’Esprit, et l’Evangile ajoute que pour l’instant rien ne presse et que, quand l’Esprit viendra, il nous guidera…
Apparemment donc, nous n’aurions qu’à nous laisser conduire, qu’à nous laisser faire !
Ce serait bien sûr détourner de leur sens premier ces enseignements sur l’Esprit. Il ne s’agit pas de passivité, mais de docilité: ouvrir nos cœurs à l’action de l’Esprit, nos oreilles à son écoute, nous disposer à l’accueillir pour qu’il nous transforme et oriente nos vies et nos actions dans les pas du Christ, tel est bien ce que Paul et le Christ nous disent en cette fête de Pentecôte.
« Se laisser faire » peut s’entendre ici de façon très dynamique et très positive : nous laisser modeler par l’Esprit. Cela passe par la prière, qui nous ouvre et nous rend disponible à lui. Cela passe aussi par le discernement de ce qu’il dit et attend de chacun : ce discernement se vit en Eglise, avec l’aide d’un accompagnateur spirituel, et se vérifie dans le service des frères. Car cela conduit à l’engagement concret, à des fruits, tels que Saint Paul les énumère.