Le sang est une réalité vitale pour l’organisme. Il revêt une force symbolique extraordinaire dans toutes les cultures ‑ et dans la Bible, comme on le voit dans les trois lectures du jour. Communier au sang du Christ est un geste lourd de signification…
Communier: recevoir la vie
« Le sang, c’est la vie », dit la Bible (Gn 9, 5). Si le sang infesté par la maladie peut être fatal, le sang indemne donné sauve des vies.
Jésus a voulu que le don de son sang versé pour nous soit source de vie éternelle. « Si vous ne mangez pas ma chair, si vous ne buvez pas mon sang, vous n’aurez pas la vie en vous » (Jn 6, 53). Communier, c’est recevoir le sang du Ressuscité, le sang du Donneur universel de vie.
Dans l’Eucharistie, une réelle et divine transfusion s’opère en nous, pour que nous devenions des vivants et, à notre tour, des donneurs de vie. « Lui, Jésus, a donné sa vie pour nous; nous aussi, nous devons donner notre vie pour nos frères » (1ln 3, 16).
Communier: protester contre la violence
Le sang versé est le symbole de la violence contre laquelle, s’élève la Bible : « De votre sang, qui est votre propre vie, je demanderai compte… » (Gn 9, 5).
Le sang du Christ, auquel nous communions, a été répandu par la violence des hommes. Mais le sacrifice de Jésus fut une victoire contre les instincts sanguinaires qui habitent le coeur humain. « Dans sa chair, il a détruit le mur de séparation : la haine » (Eph 2, 14).
Dans la communion, recevoir ce sang prend valeur de protestation contre la violence qui a « fait mourir le Prince de la vie » (Act3, 15). Communier nous engage à bannir de nos cœurs et de nos vies tout ce qui pourrait tuer, blesser, faire saigner, au propre et au figuré, un frère ou une sœur en humanité.
Communier: s’engager dans la solidarité