- Il y a des notations d’une grande vérité humaine dans les paroles de Jésus. Par exemple, sa constatation à la fois étonnée et attristée : « Nul n’est prophète en son pays. » Et en plus, nous, nous ne sommes pas Jésus! Alors pour notre témoignage, il n’est pas étonnant que les autres trouvent à y redire…
- Certes, mais c’est réconfortant de savoir que cette donnée-là fait partie du jeu, en quelque sorte. Et cela peut aussi nous servir d’avertissement : ne mettons pas trop vite des étiquettes. Jésus n’a pas pu faire entendre la Parole de Dieu dans son village, parce que les gens de Nazareth ne pouvaient pas voir au-delà du « charpentier ». Nous aussi, souvent, nous croyons tout savoir sur quelqu’un. Nous l’enfermons dans nos certitudes et nos préjugés, ce qui l’empêche d’être vraiment lui-même.
- Quand j’étais enseignante, on nous avait expliqué qu’un élève, s’il était catalogué cancre, le resterait, et que ce même élève, catalogué doué, progresserait, rien que par le jugement posé sur lui… C’est terrible.
- Et tellement humain, hélas. L’évangile de Marc nous fait vraiment entendre tous les badauds, dans leurs réactions émerveillées et scandalisées. Un vrai micro-trottoir !
- Oui, on croirait entendre des ragots de village : c’est le charpentier… C’est le fils de Marie…
- Au fait, pourquoi « de Marie » et pas « de Joseph » ?
- Peut-être Joseph était-il mort depuis plusieurs années déjà ? Alors, Jésus, on le connaissait désormais comme le fils de Marie ; Et puis, cela souligne l’origine humaine de Jésus.
- Ce qui justement fait obstacle à la reconnaissance de Jésus comme fils de Dieu.
- Oui, Comme il est lourd le poids des certitudes et des présupposés !