Le site de l' abbé Pascal

Jésus les attendait depuis ce jour où il les avait envoyés vers les hommes et les femmes de leur temps. Et du nôtre. Les voilà qui reviennent. Et qui parlent, qui racontent. Qui disent les ren­contres, tous les accueils reçus, les refus essuyés. Qui disent ce que les gens vivent, ce qu’ils supportent, ce qu’ils endurent, ce qui les déçoit et ce qui les tient debout. Qui disent les espoirs, les solidarités, les combats et les rires. Mais les haines aussi, les incompréhensions, les déceptions, les pleurs. Et Jésus, lui, écoute cette Eglise dont le coeur bat aux rythmes du monde.

Mais il le sait aussi, tout cela ne va pas sans peine et sans fatigue. C’est pourquoi il leur dit : « Reposez‑vous un peu. Venez donc à l’écart, dans un endroit désert. » Car la mission est dure. Ces questions qu’on vous pose et auxquelles on ne trouve aucu­ne bonne réponse. Ces maux, ces injustices dont on se deman­de parfois s’ils ne tombent pas du ciel et face auxquels, sou­vent, on est sans solution. Etre là, simplement, côte à côte avec ceux et celles qui n’en peuvent plus, ce n’est pas glorieux. Une Eglise qui se sait pauvre et limitée. Une Eglise fatiguée et qui le reconnaît.

Ils sont partis en barque pour prendre leurs distances. Mais les gens les ont vus. Ils les ont reconnus et, à pied, de partout, ont marché, couru, pour arriver avant eux. Ils y ont réussi et Jésus a pitié de ces gens qui sont comme des brebis sans berger. Tant d’hommes et tant de femmes qui se lèvent et qui marchent. Qui trébuchent, qui se relèvent. Qui se trompent, qui réparent. Qui regardent, qui cherchent. Qui veulent un monde nouveau, une terre habitable. Et une Eglise humble, qui accueille, qui respec­te. Et qui vit proche d’eux. Une Eglise qui aime.