La foule affamée qui avance vers Jésus est aujourd’hui multitude. On la compte par milliards de femmes, d’hommes, d’enfants comme si elle était » multipliée « , elle aussi. Elle arrive des continents de la pauvreté, et même des pays d’abondance où les miséreux couchent devant les portes des riches. La terre entière est devenue pour tant de pauvres un désert. Un désert d’amour. C’est un jeune qui ouvre sa besace. Ce sont souvent des jeunes qui donnent sans calculer. Il donne tout, sans penser à lui. Il sera parmi ceux qui bénéficieront du partage : cinq pains et deux poissons divisés par 5.000 ! Il est passé du côté des démunis. Il est l’un de ces êtres qui n’ont rien. Jésus n’a pas fait des pains avec des cailloux, comme le lui proposait Satan dans un autre désert. Il ne fait que multiplier le casse-croûte du jeune. Il multiplie le don. J’imagine que chacun recevait les pains et les poissons, mais les donnait aussitôt à un autre. Résultat : il en est resté de pleins paniers ! Et Jésus, a-t-il eu sa part ? Le récit ne le dit pas. Je crois qu’il l’attend encore à travers les milliards de visages de notre humanité rongée par toutes les faims : où est le jeune à la besace ?