Pour beaucoup, le mot charité évoque encore un christianisme de « bonnes dames charitables », pas très au goût du jour, pas très réjouissant… Et puis, suffirait-il de « faire sa B.A » pour se croire en règle et se dispenser du reste ? « L’hymne à la charité », hymne à l’amour, que Paul adresse aux chrétiens de Corinthe (2ème lecture) est d’une extraordinaire densité. Il redonne à la charité toutes ses lettres de noblesse. Il en fait la « plus grande des trois vertus théologales : rien d’étonnant à cela, en réalité… le Christ n’a-t-il pas fait de l’amour du prochain le critère ultime du salut et le signe de reconnaissance de ceux qui lui appartiennent ?
Dans son Encyclique inaugurale, le Pape Benoît XVI a approfondi cette dimension fondamentale de la vie chrétienne : puisque Dieu nous aime, nous devons à notre tour aimer tous les hommes.
« … Je ne peux avoir le Christ pour moi seul : je ne peux lui appartenir qu’en union avec tous ceux qui sont devenus ou qui deviendront siens… Dans la communion eucharistique sont contenus le fait d’être aimé et celui d’aimer les autres à son tour. Une Eucharistie qui ne se traduit pas en une pratique concrète de l’amour est en elle-même tronquée. »
(Deus caritas est, N° 14)