Il faut prendre des envolées et monter sur des sommets pour goûter certaines aurores. Il faut monter sur la montagne, quitter le bruit des plaines et du monde pour voir large, pour reprendre souffle. Jésus aimait la montagne, les sommets et les déserts. Autant pour prier son Père que pour parler aux foules. Entre la colline des Béatitudes, où Jésus propose un chemin de bonheur et appelle à le suivre, et la colline du Golgotha, où sa vie est toute donnée pour le salut de l’humanité, il y a cette haute montagne où Jésus emmène ses disciples, Pierre, Jacques et Jean. Ici, Jésus est transfiguré. Dieu laisse entrevoir sur le visage de Jésus de Nazareth son visage de Père. Aux yeux des Apôtres qui sont là, Jésus s’inscrit dans l’histoire du peuple de Dieu, Élie et Moïse présents à ces côtés dans la nuée en sont les témoins. Ils attestent que l’Écriture s’accomplit maintenant, en la personne de Jésus, le Messie annoncé et attendu. Les disciples viennent d’entendre Jésus annoncer sa mort prochaine et cela les a choqués, scandalisés. Au cœur de la nuée, tout est dit : la mort, la Résurrection et la gloire du Père. Tout est dit, jusqu’au nom de celui que les disciples suivent : « Celui-ci est mon Fils ; écoutez-le. » Pierre veut dresser trois tentes pour que dure à jamais cette vision d’éternité. Quoi de plus normal ? Quiconque entre dans l’amitié, dans l’intimité du Christ, se laisse saisir entièrement par l’amour jusqu’au don de soi. La marche des disciples va se poursuivre. Ils savent désormais par quels chemins et par quels sommets il leur faudra passer pour qu’ils aient la vie en abondance.