La messe de ce soir est différente d’une messe dominicale. Elle est empreinte de beaucoup de gravité parce que l’événement dont nous faisons mémoire est intensément dramatique : Jésus sait que son heure est venue, et il va jusqu’ au bout de son amour, il donne sa vie, il livre son corps, il verse son sang, par amour pour tous les hommes. Et par cela, il le dit à ses apôtres ; d’ailleurs, il les avait déjà avertis. Mais l’heure est venue, c’est maintenant.
La messe de ce soir ne s’achève pas par un envoi, par la liturgie de l’envoi qui habituellement conclut la liturgie dominicale. Ce soir, là, maintenant, ce n’est d’envoi en mission qu’il s’agit. L’homme Jésus, livré aux mains de ses bourreaux, cherche le soutien de ses amis et leur recommande la vigilance envers l’ennemi…
Le mal, nous le savons, agit souvent à notre insu. Et Jésus nous met en garde contre la tentation de faiblir dans la foi, la tentation de l’abandonner quand les choix deviennent trop difficiles, la tentation de partir en comptant sur les autres, la tentation de faire la sourde oreille…
A son exemple, sommes-nous capables d’aimer jusqu’au bout ceux que nous aimons, de suivre le Christ jusqu’au bout ? Sommes-nous dignes de lui ?