IL VIT ET IL CRUT. » Nous retrouverons aussi ce thème dimanche prochain. Autant dire l’importance que jean lui accorde.Même si nous sommes invités à entrer dans la béatitude de ceux qui ont « cru sans avoir vu », il est bon de nous interroger sur les contenus respectifs des visions de Thomas et de « l’autre disciple », car ils nous donnent matière à méditer. Si Thomas accède à la foi, c’est grâce à l’irruption du Ressuscité dans sa vie, lequel se donne à voir, entendre, toucher et reconnaître. Une expérience unique sur laquelle repose la foi de l’Église, mais qui n’est pas sans évoquer la nôtre quand Dieu se fait proche par sa Parole, sous les espèces
du pain et du vin ou dans la prière. L’expérience de « celui que Jésus aimait » apparaît tout autre. Lui aussi a « vu ». Mais s’il a cru, c’est sur la base d’une pierre roulée, d’un tombeau vide, d’un corps absent et peut‑être d’une réminiscence de l’Écriture selon laquelle Jésus devait ressusciter. Une expérience curieuse à rappeler en un jour de fête! Mais n’est‑ce pas là nous suggérer que la foi peut tout aussi bien naître d’une présence que d’une absence, d’une parole que d’un silence, d’un vide que d’un plein? Ces versets ne nous invitent-ils pas à cette qualité de vigilance qui nous fait percevoir le mouvement de la vie, aussi ténu soit‑il, et à cette audace qui, au‑delà de nos « préhensions » de Dieu, nous incite à nous risquer dans la confiance et la paix du coeur.