Certains mots sont dévalorisés dans le langage courant. La « bonté » est de ceux-là, que l’on soupçonne souvent de lâcheté, laisser-faire, ou générosité aveugle et inconsciente. L’Evangile du bon Samaritain réhabilite toutefois ce terme, puisque l’homme fait preuve de bonté envers le malheureux que les bandits ont abandonné au bord du chemin, et que Jésus le donne alors en exemple de celui qui aime son prochain.
La bonté, la bienveillance, ne font-elles pas cruellement défaut dans le monde actuel. Cela passe pourtant par si peu de chose, il suffirait de si peu pour que le quotidien de beaucoup soit plus agréable…
Les chrétiens ont ici une mission importante. Pour la remplir, comme par imprégnation de leur milieu de vie, il leur faut d’abord se laisser eux-mêmes irriguer par cette bonté qui nous vient de Dieu : sa loi, son amour, sa Parole est « tout près de nous » (1ère lecture), c’est-à-dire toujours avec nous et toujours en train de nous façonner, de parler en nous, de nous donner vie, paix, joie, amour, bonté.
C’est par cette bonté que Dieu nous donne que nous pouvons, à notre tour, imprégner le monde de bonté, à sa manière à lui : par de petites touches, sans éclat et sans bruit, mais en faisant preuve de bonté envers ceux qui nous entourent.