CET ÉVANGILE nous interpelle sur la qualité de notre relation à Jésus. Ainsi Marthe et Marie nous invitent-elles d’emblée à nous situer. Mais les oppositions sont toujours plus subtiles qu’il n’y paraît à première vue, car c’est entre la bonne et la meilleure part qu’il nous faut choisir; et cela sur fond d’amitié avec Jésus reçu comme hôte.
Alors pourquoi la part de Marie est-elle qualifiée de meilleure ? Toute une tradition d’interprétation qui remonte aux Pères de l’Eglise a vu en elle la figure de la vie contemplative par opposition à une vie de service ou d’engagement dans les tâches de la cité, ou encore la figure de notre condition future par opposition à l’existence d’ici-bas. Mais n’est-ce pas disqualifier trop systématiquement ce que nous avons à vivre aujourd’hui, entre autres le service à la suite de Jésus serviteur ? D’ailleurs, n’est-ce pas plutôt l’attitude que le choix de Marthe qui est en cause, à savoir se laisser tirailler, n’être pas pleinement présente à son choix mais « engluée » dans un comparatif stérile qui ne respecte pas la différence de sa sœur? Peut-être aussi n’a-t-elle pas su reconnaître le temps où Jésus la visitait et, par là, donner la priorité à l’être sur le faire, à l’écoute sur l’efficacité ?
Invitation donc pour chacun de nous à sortir des attitudes programmées par les obligations sociales, familiales ou autres pour, en liberté, savoir discerner quand nous poser aux pieds de Jésus pour l’écouter.