Commentne pas songer – en entendant l’évangile de ce jour – à la scène du lavement des pieds, le soir du Jeudi saint ?
Voici que le propre fils de Dieu se met à genoux devant ses disciples et accomplit un geste qui, à l’époque, était réservé aux esclaves ! Et voici qu’à son retour (c’est-à-dire au grand jour de la Résurrection des morts), le « maître » fera de même : il endossera le tablier de service et se fera serviteur de celles et ceux qui seront demeurés veilleurs, qui n’auront pas laissé leur foi s’affadir sous le poids des jours. Nous n’aurons jamais fini de mesurer l’incroyable changement de perspective que nous propose le Christ : voici que le «Tout-puissant» se fait «Tout-aimant », voici que le « Très-Haut » se fait «Très-Bas»…Merveilleuse humilité de Dieu qui nous annonce que la seule façon d’aimer comme Lui nous aime consiste à nous faire serviteur. Serviteur de l’homme au cœur duquel, désormais, il a élu domicile. M’agenouiller devant chaque homme et le servir, c’est adorer la présence réelle de Dieu derrière chaque visage, c’est affirmer que chaque homme est, pour moi, comme le tabernacle où l’Éternel m’attend pour me nourrir. «Jésus à genoux atteste la vraie grandeur, celle du don, celle de l’amour, la seule qui puisse convenir à Dieu », disait le père Maurice ZundeL