SOIGNER SON LOOK, choisir sa place, voilà un sport des temps modernes que nous connaissons bien et auquel nombre de nos contemporains s’adonnent bien volontiers. Pour certains, c’est même devenu du grand art ! Rien ne peut ou ne doit être laissé au hasard. De l’image donnée et reçue dépendent tant et trop de choses. Alors, il faut jouer des coudes pour se placer, se faire remarquer, être vu. Triste loi du monde de la communication ou de la politique ! Terrible spirale qui donne à perdre le vrai visage de l’homme avec ses qualités et ses défauts !
Jésus remet les choses en place. Invité à un repas, un jour de sabbat, chez un chef des pharisiens, il se sait regardé, épié. II vient de guérir un malade et d’asseoir son autorité. Les invités se bousculent pour choisir la meilleure place. C’est l’occasion pour Jésus, à travers deux paraboles, de s’adresser aux convives et au maître de maison. Jésus invite les convives à l’humilité. Il leur faut attendre d’être placé. Quand au maître de maison, Jésus l’appelle au désintéressement, comme pour l’inviter, lui aussi, à ne pas se «placer» en n’invitant que des convives « acceptables» qui pourraient un jour lui rendre la pareille. L’humilité et le désintéressement ne sont pas sans analogie avec ce que Dieu attend de ceux qui veulent entrer dans le Royaume. La table du Royaume n’est pas ouverte à celles et ceux qui ont l’habitude et l’appétit des honneurs du monde, mais aux pauvres et aux petits.