De grandes foules faisaient route avec Jésus. Il se retourna et leur dit:
« Si quelqu’un vient à moi sans me préférer à son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et sœurs, et même à sa propre vie… »
De grandes foules faisaient route avec Jésus…
Tu as suscité l’enthousiasme des foules, Seigneur.
Tu avais tout pour « réussir », humainement parlant.
Tu parlais avec autorité, une autorité divine… (Mt 7, 28).
Mais ce n’est pas ta gloire, ton succès humain, que tu cherches.
Si tu attires à toi les foules, c’est pour les conduire au Père.
Tu es le chemin (Jn 14, 6), tu es la porte (jn 1 0, 9).
Il se retourna et leur dit…
Ton langage est clair. Il est rude aussi…
Tu demandes des préférences, des renoncements
qui nous paraissent vraiment exagérés !
Aide-nous, Seigneur, à comprendre les exigences que tu formules.
Si quelqu’un vient à moi sans me préférer à son père…
Le mot que tu emploies, selon saint Luc, est « haïr », mot surprenant de ta part,
du moins pour celui qui ignore les nuances de ta langue, l’araméen.
C’est l’amour que tu es venu enseigner, non la haine!
Mais l’amour a ses choix, ses priorités.
La traduction liturgique donne bien le sens de ta pensée :
il s’agit de te « préférer » à tout, de te donner la première place
dans notre cœur, dans notre vie. Dieu premier servi!
Jeanne d’Arc a entendu ton message et l’a vécu.
Comme toi, nous pouvons, nous devons aimer nos familles, nos amis,
mais toujours te préférer en tout,
et pour cela être prêt à renoncer
à tout ce qui pourrait entraver notre marche à ta suite.
Celui qui veut bâtir une tour commence par s’asseoir…
Donne-nous d’écouter tes conseils, de prendre souvent le temps de prier…
Donne-nous, Seigneur, de ne pas garder les yeux sur ce que l’on perd,
mais de contempler ce que tu nous offres
et qui surpasse infiniment ce que nous pouvons avoir…
Donne-nous de ne pas rester à gémir sur nos croix,
mais de te suivre sur le chemin de la Vie, de ton Amour, de ta |oie…
et d’y entraîner les autres.