- C’est pour se moquer que l’on a mis un écriteau sur la croix de Jésus ?
- Non, c’était habituel de placer, au-dessus de la tête d’un condamné à mort, le motif de sa condamnation. Mais les évangélistes ne sont pas tout à fait d’accord sur l’inscription.
- « Le roi des juifs », non ?
- Oui, selon Marc et Luc. Mais selon Matthieu, c’est « Celui-ci est Jésus, le roi des juifs ; et selon Jean : « Jésus de Nazareth le roi des juifs. »
- Cela revient un peu au même, il m semble ?
- Sans doute. On sait en tout cas, toujours par Jean, que les chefs des prêtres sont venus trouver Pilate, pour qu’il change la formule et indique : « Cet individu a prétendu qu’il était le roi des juifs, mais Pilate réplique sèchement : « Ce que j’ai écrit, je l’ai écrit. »
- Et donc cette inscription qui était ironie insultante à l’adresse de juifs, qui était persiflage à l’égard de leur attente du roi-messie, voilà qu’elle proclame en toute vérité de royauté de Jésus ! Quel paradoxe ! C’est par la croix que Jésus vient établir sa royauté !
- Oui, et cet avènement doit âtre annoncé à tous. Jean nous dit que l’inscription était en hébreu, en latin et en grec.
- Alors IRNI qu’on voit souvent placée en haut du crucifix, c’est de l’hébreu ?
- Non. C’est des initiales latines : « Jesus Nazarenus Rex Iudeorum », c’est-à-dire « Jésus de Nazareth, roi des Juifs ».