Fuite, exil, retour hésitant, recherche d’une terre d’asile… un nouveau-né peut-il être déjà un réfugié politique?
C’est clair: il nous est dit dès sa naissance que les pouvoirs – tous lés pouvoirs – se sentiront menacés par lui et chercheront à l’éliminer. L’enfant grandira dans un village insignifiant de la Galilée cosmopolite et remuante, loin des murailles de Jérusalem et de son Temple altier.
Jésus, via l’Égypte, refait l’itinéraire de son peuple jadis: Exode et Pâques seront en lui pour toujours. Il bouleversera les préjugés, les conformismes, la suffisance des personnes et des institutions, les barrières sociales, morales et religieuses, pour faire renaître les hommes dans la rencontre aimante de Dieu et de tous. De lui-même, il dira qu’il est « chemin »… Impossible de jamais s’asseoir, de jamais figer « l’ordre », avec ce vagabond qui parle toujours d’aller plus loin…
Jésus a vécu aussi le destin des persécutés et exilés de tous les temps: une solidarité définitive l’habite à jamais. La Sainte Famille errante, à la peau basanée, au maigre baluchon, l’avez-vous rencontrée hier, pitoyablement échouée dans un couloir du métro ou sous quelque porte cochère?