NE NOUS FIONS PAS AUX APPARENCES. Malgré la place que tient Joseph dans l’évangile de ce jour, le propos de Matthieu est tout entier centré sur le Christ Jésus. Car le récit de l’enfance (Mt 1-2) est une introduction théologique, illuminée par la foi pascale et la reconnaissance de Jésus comme Christ et Seigneur. Ainsi, Matthieu nous prépare-t-il aux différents épisodes de la vie de Jésus, nous acclimatant peu à peu au mystère de Pâques.
De fait, dans les versets qui nous occupent, nous trouvons plusieurs références à l’histoire d’Israël, lesquelles font signe vers la geste de l’Exode et l’Exil à Babylone. Comme Moïse et Israël, Jésus s’est trouvé miraculeusement sauvé de la mort ; comme Israël, il a été rappelé d’exil pour revenir en Terre promise. Autant d’éléments nous signifiant que le dessein de Dieu pour son peuple – et pour chacun de nous – se poursuit de libération en libération jusqu’à la libération définitive, et à l’entrée dans le Royaume promis à la suite du Christ ressuscité. Car si Jésus enfant a échappé à la mort, le moment viendra où il devra l’affronter sur la croix, pour mieux la vaincre et nous associer à sa victoire. Notons encore que deux citations d’accomplissement viennent conforter ce message d’espérance : « Ainsi s’accomplit ce que le Seigneur avait dit par le prophète… »
Par là, Matthieu nous fait comprendre la cohérence du dessein de Dieu et le fait que ses promesses se réalisent toujours, en leur temps. Une réalisation qui passe par notre consentement, comme par celui de Joseph et de Jésus. Alors, avec eux et à la suite du psalmiste, apprenons à dire et à redire dans la lumière et la ferveur, comme dans la nuit et l’aridité : «Me voici, ô Dieu, pour faire ta volonté» (Ps 40 ; He 10).