La foi chrétienne s’adresse‑t‑elle à tous ou seulement à un petit nombre ?


Le prophète Sophonie nous parle d’un petit groupe de fidèles, qu’il nomme le «reste d’Israël». Comme cette appellation fut reprise tout au long de la Bible, jusqu’au temps de jésus, il n’est pas étonnant qu’on la retrouve aujourd’hui pour parler… de nous ! Face à la diminution actuelle des pratiquants du dimanche, des baptisés, des mariés religieusement…, il est réconfortant de constater qu’un peuple, moins nombreux mais plus motivé, demeure, «reste», fidèle.

Il ne faudrait cependant pas que nous nous contentions de notre situation de «petit reste» en la considérant comme normale. Cela pourrait justifier un repli frileux sur notre minorité, en oubliant que le Christ a vocation d’atteindre, par l’Eglise, tous les hommes, et pas seulement une petite «élite»…

Vivre «sans que personne puisse nous effrayer », selon les mots du prophète, c’est fixer notre confiance en Dieu, au plus profond, par delà ce que nous pouvons attendre de la famille, des amis, des médecins ou du compte en banque…

Encore une fois, aujourd’hui, il nous est demandé d’entendre le Sermon sur la Montagne, tel que nous le transmet l’évangile selon saint Matthieu. Certaines de ces «béatitudes» nous paraissent peu admissibles : heureux les pauvres, heureux ceux qui pleurent, heureux ceux qui sont persécutés… Il est vrai qu’on a pu dans le passé en déduire le contraire de ce que voulait dire jésus. Et on a pu prêcher la passivité ou le dolorisme.

Le christianisme nous demande de nous battre contre la misère et contre ce qui dans le monde provoque tant de larmes. Mais jésus nous dit qu’il y a une vraie joie à nous sentir entre les mains de Dieu, quelles que soient nos épreuves. Chacun peut ressentir la force que donne un coeur en paix.Au nom de nos béatitudes, le chrétien a pu être accusé de masochisme. Mais la souffrance est un mal qu’il faut combattre sans relâche.Arrive pourtant le moment où l’on sent que la maladie va être victorieuse, quoi qu’on fasse. Puissions‑nous alors être capables de dire «Père, je remets ma vie entre tes mains.»

La 1ère lettre de Saint Paul aux Corinthiens nous prêche aujourd’hui l’humilité.Voilà encore un mot largement dévalorisé. En fait, l’apôtre constate que dans la communauté chrétienne de Corinthe, il y a bien peu de notables, de gens «ayant pignon sur rue», dirions‑nous maintenant. Il en conclut que Dieu a choisi non pas l’apparence extérieure, ni l’apparat. Il a préféré ces «fous» qui font confiance au Seigneur, ceux qui refusent de céder à l’engouement de notre monde pour l’esthétisme (il faut être jeune et beau !) ou pour le profit sans cesse croissant, ou pour les conversations brillantes. Comment peut‑on «faire le malin» devant Dieu ? Ignorance de ce que nous sommes ? Ignorance du Dieu Très‑Haut ?

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