Ce deuxième dimanche de Carême nous annonce que Dieu a un projet pour chacun. Ce projet peut être compris comme un poids, mais il est davantage une grâce à s’approprier et à faire s’épanouir dans le temps. Alors, peut-être nous demandons-nous encore quelle voie emprunter pour travailler à notre conversion et nous rapprocher de l’exigence évangélique ? Les trois lectures de ce jour proposent d’emprunter un itinéraire personnel afin de parvenir au bout de la route. Pour vivre ces quarante jours de prière, de jeûne et de partage, il est possible de s’appuyer sur Paul et les disciples, qui font chacun une expérience de dépouillement intérieur et de foi confiante. Si Pâques est bien le but du pèlerinage, opérer le choix des raccourcis risque de nous faire manquer l’ascèse indispensable à notre désir de changement profond. Ainsi Abraham part-il de son pays et laisse-t-il sa famille pour rejoindre une terre dont il ignore tout. Cette expérience unique lui permet de répondre à sa vocation de patriarche sur laquelle le Très-Haut va s’appuyer pour se révéler largement au peuple qu’il s’est choisi. Pour saint Paul, c’est l’acceptation de la grâce que Dieu communique qui permet d’être pleinement chrétien. L’annonce de l’Évangile peut alors se révéler à cause du projet divin. De même, si Jésus appelle trois disciples pour les conduire à l’écart sur la montagne, c’est pour leur révéler sa nature de Fils de Dieu. Chacun de nous, pendant ce Carême, peut chercher s’il est fidèle au projet que Dieu a mis dans son cœur. Chacun peut trouver dans le silence et la prière ce que le Seigneur désire pour lui à l’avenir.