Donne-nous à boire.


Dans le livre de l’Exode, le peuple récrimine contre Moïse : «Pourquoi nous as‑tu fait sortir d’Egypte?» On pourrait traduire aujourd’hui : pourquoi as‑tu fait de moi un chrétien ? Vient en nous, certains mauvais jours, le poids de la foi, au lieu de la joie de croire. Mieux que les Hébreux sortis d’Egypte, nous sommes pourtant libérés de nos incertitudes, du non‑sens de la vie sans Dieu. L’amour du Père a été répandu dans nos coeurs par l’Esprit‑Saint, nous rappelle saint Paul.

II n’empêche, il nous arrive à nous aussi, comme aux Hébreux de l’Exode, de penser et de nous dire à nous‑mêmes : «Le Seigneur est‑il, oui ou non, au milieu de nous ?» Est‑il au coeur de ce monde si peu attentif au divin ? Est‑il dans notre coeur où nous ressentons, trop rarement, sa présence ? Et, à chaque interrogation de ces mauvais jours, c’est la confiance qui écarte la peur.

Nous pouvons alors réentendre ce qu’écrit l’apôtre Paul dans sa lettre aux Romains la preuve que Dieu nous aime, c’est que le Christ est mort et ressuscité pour nous, pour la multitude des humains. Sa force de résurrection peut nous rendre victorieux de tout mal, si nous y consentons. Et non pas une fois pour toutes, mais dans le quotidien de nos vies.

«Faut‑il adorer ici au Mont Garizim, ou là‑bas à Jérusalem ?» demande la Samaritaine, dans l’évangile de jean. Si l’on transpose cette question, nous pourrions demander aujourd’hui : faut‑il être charismatique, réformé, traditionnel, pentecôtiste… ? La réponse de jésus fait disparaître nos frontières : c’est en esprit et en vérité que nous devons adorer. Dans l’Esprit‑Saint qui transcende nos catégories. Dans la vérité de notre coeur fidèle à la Parole révélée. «Il n’y a pas de frères séparés dans l’amour du Père, il n’y a pas de frères séparés dans le coeur de Dieu». La Samaritaine hérétique s’est sentie comprise, aimée. Elle a voulu partager sa découverte avec ses frères et sueurs, jusqu’alors considérés comme hérétiques, tous !

La parole de Jésus : «Donne‑moi à boire» ne se présente pas comme une question. Mais l’interrogation peut naître en nous : Comment peut‑on apporter de la paix, par l’eau des grandes chaleurs, par le vin des grandes joies ? Ils sont si nombreux ceux qui ont soif de paix, de liberté, de tendresse. «Donne‑moi à boire !»

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