« Malheur à ceux qui vivent bien tranquilles… », à ceux qui « se frottent avec des parfums de luxe. » Le prophète Amos ne mâche pas ses mots lorsqu’il s’en prend à « la bande des vautrés » de Jérusalem ! Nous sommes au VIIIe siècle avant Jésus Christ et les classes dirigeantes d’Israël profitent, sans compter, de la prospérité, oubliant les commandements de Dieu et la masse des petits paysans et artisans qui, aux portes des villes, survivent dans la misère.
Paroles de feu pour tenter de réveiller les consciences ; paroles ô combien d’actualité pour celles et ceux d’entre nous qui vivent aujourd’hui dans une société dite « développée ». L’évangile également nous le rappelle : la solidarité, la charité envers le pauvre n’est pas, en christianisme, une « matière à option ». Croire, c’est agir, c’est se battre pour transformer le monde. C’est un devoir pour tout chrétien de s’informer sur les déséquilibres économiques qui rongent la société et la planète tout entière.
Il y a quelques années, les évêques de France nous invitaient à réfléchir à de « nouveaux modes de vie ». Pouvons‑nous continuer à vivre dans le confort douillet de notre société de consommation quand une bonne part de l’humanité crève littéralement de faim, de maladie et de chômage ?
Il faut le dire avec force : une spiritualité qui ne mène pas à l’engagement n’est pas chrétienne ! Là où nous vivons, dans les décisions que nous prenons, nous avons toujours le choix entre tendre la main ou nous affaler avec « la bande des vautrés » !
« Veux‑tu honorer le corps du Christ ? Ne commence pas par le mépriser lorsqu’il est nu! » disait Jean Chrysostome…