Entre la Samarie et la Galilée, les dix lépreux ont croisé la route de Jésus, ce qui a changé le cours de leur vie. À partir de cette rencontre commence une nouvelle histoire. Très nombreux dans le Proche-Orient, les lépreux portaient leur infirmité comme un châtiment divin. Condamnés à vivre à l’écart de tout contact humain, les dix lépreux sont en errance. C’est en se tenant à distance qu’ils crient : « Jésus, maître, prends pitié de nous. » Mais la merveille du christianisme, c’est que la distance infinie qui sépare l’être humain de Dieu a été franchie dans le Christ. Le Dieu miséricordieux a épousé notre humanité. Jésus le montre en répondant à leur demande : « Allez vous montrer aux prêtres. » Sur la route, ils sont purifiés. Parmi eux, il y a un Samaritain, un homme frappé par une double malédiction : la maladie, qui le condamne au bannissement, et son origine samaritaine, qui fait de lui un hérétique. C’est lui, et lui seul, qui revient vers Jésus. « Il se jeta la face contre terre aux pieds de Jésus en lui rendant grâce. » Celui qui passe pour « n’avoir pas droit à être avec », exclu et étranger, devient le lieutenant de tous les autres devant Dieu pour exprimer sa gratitude. Il révèle ainsi que tout ce qui guérit en réintégrant, tout ce qui purifie en supprimant l’exclusion ne peut venir que de Dieu. C’est la foi qui autorise une telle attitude. Une foi que Jésus reconnaît : « Relève-toi et va : ta foi t’a sauvé. » Cette foi commence par un cri et se termine par une reconnaissance. C’est une foi qui sauve et qui intègre aux autres et à Dieu. Le Samaritain peut alors, sur la parole de Jésus, aller son chemin, se tenir debout sur la route. En rencontrant le Christ, nous n’obtenons pas seulement la santé, nous trouvons le salut.